En 2025, le monde ne parle plus une seule langue : il en parle plusieurs, en même temps.
Les alliances commerciales se redessinent, les diasporas connectent les continents, et les séries Netflix côtoient les dramas coréens et les blockbusters chinois.
Dans ce brouhaha mondial, une question revient sans cesse :
quelle langue faut-il apprendre aujourd’hui pour demain ?
Sur plus de 7 000 langues parlées dans le monde, seules quelques-unes offrent un véritable levier stratégique – pour sa carrière, ses études, ou sa vie sociale. L’anglais reste un passage obligé, mais il ne suffit plus. De nouvelles puissances émergent, et avec elles, de nouvelles clés culturelles et économiques.

C’est là que naît l’idée de cette tier list des langues à apprendre en 2025. Pas un simple classement de popularité, mais une lecture croisée selon trois dimensions :
- leur poids économique,
- leur impact social,
- et leur richesse culturelle.
Et une évidence se dessine déjà : le chinois coche toutes les cases, mieux que n’importe quelle autre langue.
Les critères de la tier list
Économie : la langue comme monnaie d’échange
Apprendre une langue, c’est accéder à des marchés. Plus un pays pèse dans le commerce mondial, plus sa langue devient un passeport pour négocier, vendre, investir.
- PIB national et croissance future (Chine, Indonésie, Vietnam).
- Poids technologique (IA, industrie, start-up).
- Ouverture internationale des entreprises.
Société : la langue comme réseau
Une langue vit par ses locuteurs. Plus ils sont nombreux, jeunes et connectés, plus la langue circule.
- Nombre de locuteurs natifs et non natifs.
- Diaspora et mobilité internationale.
- Présence dans l’éducation et dans les organisations internationales.
Culture : la langue comme imaginaire
Derrière chaque langue, un monde d’histoires, de musiques, de philosophies. C’est le soft power : la capacité d’un pays à rayonner par ses récits.
- Cinéma, littérature, musique, séries.
- Présence sur Internet et les réseaux sociaux.
- Influence historique et patrimoniale.
Ces trois dimensions combinées permettent d’aller au-delà du simple “anglais pour travailler” et d’entrer dans une vision stratégique des langues. Et c’est bien sur ce terrain que certaines – comme le chinois – s’imposent aujourd’hui au sommet.
Le S-Tier : les langues indispensables en 2025
1. Chinois (中文, Zhōngwén / 普通话, Pǔtōnghuà)
Le chinois mandarin n’est plus seulement “une langue difficile qu’on apprend par curiosité”. En 2025, c’est le levier le plus puissant pour comprendre et influencer le monde qui vient.
- Économie : la Chine est la 2ᵉ puissance mondiale, mais surtout le premier partenaire commercial de plus de 120 pays. Dans la tech, l’IA, l’énergie verte, les infrastructures, le chinois ouvre les portes d’un marché colossal.
- Société : 1,4 milliard de locuteurs natifs, une diaspora présente sur tous les continents, et une jeunesse ultraconnectée qui produit ses propres codes, tendances et plateformes (Douyin, Bilibili, WeChat).
- Culture : du cinéma d’auteur à l’animation, de Confucius à Mo Yan, de la calligraphie au gaming, le chinois véhicule une richesse culturelle millénaire qui devient aussi un soft power contemporain.
Apprendre le chinois aujourd’hui, c’est entrer dans la conversation mondiale de demain. Ce n’est plus un bonus exotique : c’est un différenciateur décisif pour sa carrière, ses études, ses voyages et même sa vision du monde.
2. Anglais
L’anglais reste incontournable – mais son statut a changé. Ce n’est plus la langue qui fait la différence, c’est la langue minimum.
- Économie : Wall Street, la finance mondiale, la diplomatie, les grandes multinationales restent anglophones.
- Société : 1,5 milliard de locuteurs (natifs + non natifs). C’est la langue que tout le monde apprend, même sans le vouloir (films, musique, Internet).
- Culture : Hollywood, Netflix, pop et rap mondialisés… L’anglais continue d’inonder la planète d’histoires et d’images.
Mais voilà : en 2025, parler anglais ne vous distingue plus. C’est le ticket d’entrée, le niveau zéro d’un CV international. Celui qui ne parle qu’anglais est déjà en retard. Celui qui ajoute le chinois devient rare – et donc précieux.
Le A-Tier : les langues stratégiques
3. Allemand
L’allemand, c’est la clé de voûte de l’Europe économique.
- Économie : première puissance industrielle européenne, exportatrice de machines-outils, d’automobiles et de technologies de pointe. Berlin et Francfort sont des centres névralgiques pour les affaires et la finance.
- Société : plus de 100 millions de locuteurs natifs, et l’une des langues les plus apprises en Europe.
- Culture : Kant, Goethe, Beethoven… mais aussi Rammstein, le Bauhaus, et une scène start-up très dynamique.
L’allemand reste une langue de prestige et de sérieux. Elle attire particulièrement ceux qui veulent travailler en ingénierie, finance, ou diplomatie européenne.
4. Indonésien (Bahasa Indonesia)
Peu connue du grand public, l’indonésien est pourtant la langue de l’un des futurs géants mondiaux.
- Économie : l’Indonésie est la 4ᵉ nation la plus peuplée, avec une croissance rapide, un marché intérieur colossal et des ressources naturelles stratégiques.
- Société : 270 millions d’habitants, une jeunesse jeune et connectée, un pays pivot de l’ASEAN.
- Culture : richesse culturelle inouïe, pluralité d’îles, de religions et de traditions. Une langue qui sert de pont vers toute l’Asie du Sud-Est.
Apprendre l’indonésien, c’est miser sur un futur hub mondial encore sous-estimé.
5. Vietnamien (Tiếng Việt)
Le vietnamien est en train de devenir la langue secrète des investisseurs avisés.
- Économie : le Vietnam attire massivement les délocalisations industrielles, notamment dans la tech et le textile. C’est le “nouvel atelier du monde” complémentaire de la Chine.
- Société : une diaspora importante en France, aux États-Unis et en Australie, qui sert de relais économique et culturel.
- Culture : un mélange unique entre héritage confucéen, influences françaises et créativité contemporaine (cinéma, littérature).
Apprendre le vietnamien, c’est se donner une longueur d’avance sur un marché qui explose, avec une langue encore très peu maîtrisée en Occident.
Le B-Tier : les langues de niche puissante
6. Russe
Le russe reste une langue de puissance et de géopolitique.
- Économie : malgré les sanctions, la Russie conserve un poids énorme via ses ressources énergétiques et minières, et reste un acteur incontournable dans certaines zones (Asie centrale, Afrique).
- Société : 250 millions de locuteurs dans l’espace post-soviétique. Une langue encore centrale dans la science, l’aéronautique, et l’espace.
- Culture : Tolstoï, Dostoïevski, Tchaïkovski, mais aussi le cinéma soviétique et une culture contemporaine qui reste fascinante.
👉 Utile pour ceux qui veulent travailler en diplomatie, énergie, ou zones d’influence post-soviétique. Mais la conjoncture politique limite son attractivité.
7. Espagnol
L’espagnol, c’est la langue de l’hémisphère sud.
- Économie : porte d’entrée sur l’Amérique latine, un continent riche en ressources naturelles et en potentiel démographique.
- Société : plus de 500 millions de locuteurs. Avec l’anglais, c’est la langue la plus répandue en Amérique.
- Culture : de Cervantès à García Márquez, de Shakira à Netflix España, l’espagnol diffuse une énergie créative planétaire.
👉 Une langue incontournable pour le commerce international et les relations culturelles, mais qui n’apporte pas la rareté stratégique du chinois ou du vietnamien.
8. Arabe
L’arabe est une langue carrefour.
- Économie : le Moyen-Orient concentre une part essentielle de l’énergie mondiale et devient un acteur majeur de la finance et des investissements (Qatar, Émirats, Arabie Saoudite).
- Société : plus de 400 millions de locuteurs, répartis sur trois continents.
- Culture : poésie, philosophie médiévale, calligraphie, mais aussi cinéma, architecture et renaissance culturelle actuelle.
👉 Une langue riche et stratégique pour ceux qui veulent travailler dans l’énergie, la diplomatie ou la coopération internationale.
Le C-Tier : les langues à intérêt ciblé
9. Japonais (日本語, Nihongo)
Le japonais reste une langue de passionnés.
- Économie : le Japon n’est plus la locomotive économique qu’il fut, mais reste leader en robotique, automobile et électronique.
- Société : environ 125 millions de locuteurs, concentrés presque exclusivement au Japon.
- Culture : manga, anime, J-pop, jeux vidéo, gastronomie : le soft power japonais est immense, mais surtout dans la sphère culturelle.
👉 Une langue à apprendre par amour de la culture, ou pour travailler dans des secteurs de niche (jeu vidéo, design, innovation technologique).
10. Coréen (한국어, Hangugeo)
Le coréen est devenu la langue du cool asiatique.
- Économie : la Corée du Sud est une puissance high-tech (Samsung, Hyundai, LG).
- Société : environ 80 millions de locuteurs, mais un poids culturel décuplé par l’exportation.
- Culture : K-pop, K-drama, cinéma (Parasite, Squid Game). Une influence mondiale qui façonne la pop culture.
👉 Plus utile pour se connecter à une culture globale que pour des besoins économiques purs.
11. Français
Le français garde un rayonnement historique et diplomatique.
- Économie : utile en Afrique francophone, où se trouvent certains des marchés les plus dynamiques du futur (Nigeria, Sénégal, Côte d’Ivoire).
- Société : 300 millions de locuteurs répartis sur plusieurs continents.
- Culture : langue de la diplomatie, littérature, gastronomie, cinéma d’auteur.
👉 Le français reste une langue de prestige, mais en termes stratégiques, il est surtout utile pour ceux qui veulent travailler en Afrique, dans la francophonie internationale, ou dans les institutions mondiales.
Conclusion : le podium de 2025
En croisant les dimensions économiques, sociales et culturelles, le classement final dessine une carte du monde linguistique clair :
- S-Tier :
🥇 Chinois – la langue du futur, carrefour économique, social et culturel.
🥈 Anglais – incontournable mais désormais banal, un prérequis plus qu’un avantage. - A-Tier :
Allemand, Indonésien, Vietnamien – trois choix stratégiques, respectivement pour l’Europe, l’Asie du Sud-Est et la nouvelle industrie mondiale. - B-Tier :
Russe, Espagnol, Arabe – puissants dans leurs sphères, mais moins universels. - C-Tier :
Japonais, Coréen, Français – langues d’influence culturelle ou diplomatique, mais à impact limité sur les marchés globaux.
Dernière réflexion
Apprendre une langue en 2025 n’est plus un loisir : c’est une stratégie de positionnement dans le monde multipolaire.
Celui qui ne parle qu’anglais reste spectateur.
Celui qui ose plonger dans une autre langue – surtout le chinois – devient acteur du futur.
Marcus Détrez,
Directeur chez SNAKKAR